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Evaluation des fonctions neurocognitives chez les patients traités par injections intravitréennes d'anti-VEGF

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Orateurs :
Mme Amandine FANTINI
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Résumé

Introduction

Depuis 2006, l’utilisation d’injections intravitréennes d’anti-vascular endothelial growth factor (anti-VEGF) n’a cessé d’augmenter dans le traitement du fluide intra et sous rétinien chez les sujets atteints notamment de DMLA exsudative ou encore d’œdème maculaire diabètique. Enjeu de santé publique majeur, ces deux pathologies touchent majoritairement des patients âgés. Par ailleurs, dans cette population, une concentration sanguine suffisante de VEGF est primordiale au maintien des fonctions neurocognitives. L’injection répétée d’anti-VEGF pourrait-être responsable d’une dégradation de ces fonctions supérieures, par leurs diffusions à travers la barrière hémato-rétinienne et possiblement par un passage direct en intracrânien, via le nerf optique. Dans cette étude, nous cherchons donc à étudier la relation entre le nombre d’injections intravitréennes et ces fonctions neurocognitives

Matériels et Méthodes

115 patients ont bénéficié d’une évaluation des fonctions neurocognitives à l’aide du questionnaire COGEVIS, optimisé pour les patients déficients visuels. Les résultats de 4 groupes établis selon le nombre d’injections intravitréennes reçues (0, 1 à 9, 10 à 19, 20 et plus), ont été comparés.

Résultats

21 patients ont été inclus dans le groupe 0, 46 dans le groupe I, 24 dans le groupe II et 24 dans le groupe III. Le score COGEVIS était en moyenne de 26,3 dans le groupe contrôle, 25,8 dans le groupe I, 25,6 dans le groupe II, 25,9 dans le groupe III. En analyse univariée, aucune différence significative n’a été retrouvée entre les scores des différents groupes. Ce résultat est confirmé lors de l’analyse multivariée (OR :0,778). En revanche, il a été retrouvé une association du score COGEVIS avec l’âge (OR :1,05, p :0,042) et avec un antécédent d’infarctus du myocarde (OR : 8,072, p : 0,025).

Discussion

Notre étude est donc rassurante, aucune association significative n’a été retrouvée entre le nombre d’injections intravitréennes et la détérioration des fonctions neurocognitives. Une seule autre étude, l’étude BAHAM, s’est intéressée au même sujet et retrouve des résultats relativement similaires(1). Cependant, notre étude manque de puissance au vu du nombre limité de sujets. Il serait intéressant de la poursuivre afin d’éclaircir la relation entre les fonctions cognitives et les injections d’anti-VEGF pour nous permettre une meilleure prise en charge de nos patients en prenant en compte le facteur cognitif lors de la décision du schéma thérapeutique.

Conclusion

Il n'a pas été mis en évidence de dégradation des fonctions neurocognitives avec un nombre important d'injections intravitréennes d'anti-VEGF. Même si ces résultats restent à confirmer, cette étude nous conforte dans nos pratiques et nous encourage à poursuivre un traitement minutieux chez nos patients sans craindre une altération iatrogène de leurs fonctions neurocognitives.